Réglementation, recommandations et initiatives


Règlementation et recommandations

Les recommandations d'application volontaire


TCFD

Depuis 2017, avec la publication par la TCFD (Task force on Climate-related Financial Disclosures ou Groupe de travail sur la publication d'informations financières relatives au climat) de recommandations, l'idée a germé et s'est développée qu'une meilleure divulgation d'informations de la part des entreprises vis-à-vis des risques et des opportunités associés au climat permettrait des prises de décisions éclairées par les institutions financières en matière d'investissement ou de financement

Il s'agit donc du point de départ d'une réflexion et de réflexes d'investissements qui ne fera plus marche arrière : la prise en compte des enjeux climatiques dans la gouvernance et la stratégie de l'entreprise ainsi que la viabilité de l'activité de l'entreprise sont désormais un critère d'importance croissante dans une économie qui s'oriente, de gré ou de force, vers une économie bas carbone.

TCFD vise donc à améliorer la transparence financière des entreprises en matière de climat.

De plus en plus de grands groupes (Axa, Engie, Groupe BPCE...) et organismes publics (Agence Française de Développement, ...) publient chaque année leur rapport TCFD reposant sur 4 grands piliers :

  1. La gouvernance et les acteurs : instances de décision, comités, équipes techniques, ...
  2. La stratégie : stratégie climat de l'entreprise, feuille de route des risques financiers climatiques
  3. La gestion des risques : intégration des risques physiques et de transition, accompagnement des partenaires et clients
  4. Les métriques risques et opportunités : émissions de CO2 évitées, alignement avec l'Accord de Paris, émissions d'obligations climat et durables, émissions carbone, empreinte carbone de l'entreprise, ...

CDP

En remplissant les questionnaires du CDP sur le changement climatique, les forêts et la sécurité de l'eau, les entreprises identifient des des moyens pour gérer leurs propres risques et opportunités environnementaux. Se faisant, les entreprises fournissent des informations essentielles à leurs clients et investisseurs, ainsi qu'au marché par le biais de recherches et d'analyses.

Quelles sont les étapes de ces déclarations volontaires des entreprises ?

  1. Clients et investisseurs demandent aux entreprises de faire des déclarations par le biais du CDP
  2. Les entreprises collectent des données sur leurs impacts et opportunités environnementaux et les soumettent via la plateforme de reporting en ligne du CDP
  3. Les entreprises utilisent ces données pour améliorer leur performance et identifier les domaines d'action en matière de changement climatique, de forêts et de sécurité de l'eau
  4. Ces données, ainsi que les conclusions recueillies par le CDP, sont communiquées aux investisseurs et aux clients, qui les utilisent pour prendre des décisions éclairées
  5. Les données et les informations sont également diffusées sur le marché par le biais de rapports, d'analyses et de notations d'entreprises

Au même titre que la TCFD, CDP contribue donc à améliorer la transparence financière des entreprises en matière de climat

Il est à noter que la plateforme du CDP fournit un mécanisme de déclaration conforme aux recommandations de la TCFD. En traduisant les recommandations et les piliers de la TCFD en questions de divulgation réelles et en un format annuel normalisé, le CDP offre aux investisseurs et aux entreprises une plateforme unique où le cadre de la TCFD peut être mis en pratique concrètement. Les entreprises qui communiquent par l'intermédiaire du CDP le font conformément aux recommandations de la TCFD, d'une manière comparable et cohérente qui est accessibles aux clients et investisseurs.

En conséquence, le CDP dispose de la plus grande base de données environnementales alignées sur la TCFD au monde, et les scores du CDP sont largement utilisés pour orienter les décisions d'investissement et de sourcing dits "responsables".

Les règlementations


Contrairement aux recommandations, il y a obligation de s'y conformer avec toutefois le principe du "comply or explain".

Les organismes de régulation établissent des règles et les entreprises doivent appliquer ou bien expliquer pourquoi elle ne les applique pas. C'est un principe très répandu dans le domaine de la gouvernance des entreprises et de supervision financière. En clair, une entreprise peut ne pas l'appliquer tant qu'elle est en capacité d'expliquer pourquoi elle ne le fait pas. Cela souligne évidemment les carences en termes de capacités de contrôle et de sanction.

Au niveau européen, deux dispositifs réglementaires structurants existent dans le cadre du plan pour la finance durable :

  • Taxonomie européenne des activités durables : définit ce qui est durable et ce qui ne l'est pas en Europe
  • Divulgation d'informations extra-financières (CSRD) : définit le contenu des rapports de développement durable des entreprises. Cette directive doit ensuite être retranscrite dans le droit des Etats membres pour être mise en oeuvre.

Ces dispositifs ainsi que le règlement SFDR (Sustainable Finance Disclosure Regulation) pour les acteurs financiers structurent le cadre réglementaire européen en matière de finance durable et de divulgation d'informations extra-financières.

C'est un cadre législatif et réglementaire qui définit donc les règles auxquelles se conformer.

Initiatives en lien avec la question de la redevabilité climatique des entreprises


Au-delà des recommandations d'application volontaire et de la réglementation, plusieurs initiatives internationales structurantes ont vu le jour depuis 2015

  • Science Based Targets initiative (SBTi) : SBTi est une initiative internationale, portée depuis 2015 par plusieurs organisations dont le Carbon Disclosure Project (CDP), qui propose des méthodes qui permettent de passer du budget carbone planétaire à l'échelle de l'entreprise. L'idée est d'aider les entreprises à se fixer des objectifs de réduction d'émission compatibles avec la science. SBTi propose également une certification des objectifs des entreprises
  • Assessing low Carbon Transition (ACT) : lancée en 2015 lors de la COP21 par l'ADEME en collaboration avec le Carbon Disclosure Project (CDP). C'est une initiative qui propose un cadre de redevabilité climatique au travers de méthodes sectorielles qui permettent d'évaluer les stratégies de décarbonation et les plans de transition associés des entreprises

SBTi aide donc à définir des objectifs et ACT à évaluer la crédibilité des moyens mis en oeuvre pour les atteindre. L'initiative SBT propose des méthodes pour aider les entreprises à se fixer des trajectoires de réduction d'émissions de GES compatibles avec la science. L'initiative ACT propose des méthodes sectorielles pour évaluer la performance et la crédibilité des stratégies de décarbonation et des plans de transition des entreprises.

Comment se positionner par rapport à tout cela ?


En synthèse, pour une entreprise proactive la démarche consiste à :

  1. Être en conformité avec la réglementation
  2. Suivre les recommandations
  3. Anticiper les règlementations futures
  4. Etablir son profil d'émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) et suivre dans le temps ses émissions
  5. S'aligner sur l'Accord de Paris
  6. Etablir une stratégie et un plan de transition
  7. Faire valider par un tiers indépendant
  8. Communiquer de manière transparente pour informer les parties prenantes

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Quelles sont les obligations légales applicables à votre entreprise ?


Etes-vous concernés par les obligations légale des entreprises liées au climat ?

Est-ce qu'à ce jour votre entreprise est dans une dynamique proactive par rapport à la concurrence et en anticipation de la législation à venir ou bien considérez-vous avoir accumulé du retard sur le sujet réglementaire et extra-financier ?

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